Florian Tessier-Brochard : se balader dans la ville

Florian Tessier-Brochard est médiateur culturel et propose de nombreuses balades urbaines pour l’association Artaban. On l’aperçoit aussi de plus en plus pour des cours et conférences, en particulier autour de l’architecture et du patrimoine.

Qu’est-ce qui t’a amené à faire des visites urbaines ?

C’est un peu le hasard… un double hasard !

Tout a commencé quand j’avais 18 ans, j’étais étudiant à l’école d’architecture de Nantes et pour l’été, j’avais trouvé un job étudiant où je devais assurer l’accueil d’un prieuré en Vendée. En arrivant, on m’avait dit «si ça te dit, tu peux aussi faire des visites du site» et je l’avais fait. L’année suivante, j’y étais retourné pour une deuxième saison.

C’était mes premières expériences de «médiation culturelle», même si à l’époque le mot m’était inconnu.  

Quelques années plus tard, je venais d’achever mes deux licences, en architecture et en sociologie, je voulais poursuivre en Master mais je n’avais pas d’idée précise de la filière que je pouvais faire. Une conseillère d’orientation de l’Université m’a alors demandé ce qui, dans mon parcours, m’avait marqué positivement… et je me suis souvenu de ces deux étés au prieuré, que j’avais adoré. Elle m’a alors parlé d’un tout nouveau master spécialisé dans la valorisation du patrimoine et la médiation culturelle !

Ça a commencé comme ça. Et la rencontre avec l’équipe d’Artaban a fait le reste.

Est-ce qu’il y a des choses qui t’agacent quand tu fais visiter un lieu ?

Des choses qui m’agacent ? C’est difficile à dire… je suis plutôt positif. Mais si vraiment je cherche, je dirais que c’est quand il y a du bruit (évitable) qui rend plus difficile l’écoute et la concentration.

Tu fais beaucoup de visites pour Artaban, mais on te voit aussi en cours ou en conférence. Est-ce que c’est plus confortable d’être dans une salle ?

Je me suis effectivement longtemps limité aux visites urbaines parce que c’est mon terrain de jeux et que j’aime particulièrement ce format. Mais sur les bons conseils de l’équipe (et l’envie d’un nouveau challenge), j’ai commencé à faire quelques cours et quelques conférences, et j’ai beaucoup aimé ! C’est un peu plus intimidant je trouve, mais j’aime beaucoup le confort de la salle (sans le bruit de la ville) et la possibilité de «se balader» grâce aux images qu’on peut prendre le temps d’observer et de décrire.

Donc aujourd’hui, je suis ravi de faire les deux ! Et je trouve que les deux approches sont très complémentaires.

Ton pire et ton meilleur souvenir lors d’une intervention pour Artaban.

Mon pire souvenir ? Franchement je ne vois pas… Je prends toujours beaucoup de plaisir, quel que soit le public et le sujet. La variété m’empêche de m’ennuyer et rend ce métier vraiment passionnant.

Mon meilleur souvenir, il y en a plusieurs forcément ! Je dirais par exemple que c’est quand tu sens que tu maîtrises un cours et une conférence sur le bout des doigts, que tout est fluide et que tu sens que le public te suit là où tu veux les emmener. C’est aussi quand lors d’une visite, un public pas forcément réceptif au début, commence petit à petit à s’ouvrir. Et plus récemment, à la fin de la saison, quand les participants se sont mis d’accord pour arriver lors de la dernière visite avec un élément jaune (parce que je suis presque toujours en jaune).

L’année dernière tu as expérimenté le “footing patrimoine”, est-ce que de nouvelles balades en courant vont avoir lieu cette année ?

Oui ! Grâce au soutien de la Ville de Nantes (un grand merci !) nous allons pouvoir en reproposer, il faut juste que je les planifie. C’est un projet auquel je tiens beaucoup et que je suis ravi d’avoir pu développer grâce à Artaban. Il faut que je raconte la genèse…

Il y a quelques années, juste avant le Covid, j’étais un peu en retard sur la préparation de nouvelles visites alors pour optimiser les repérages (et faire un peu de sport), je me suis mis à repérer les lieux en courant, en m’arrêtant devant un bâtiment pour mieux l’observer, en repartant en courant, en m’arrêtant à nouveau et ainsi de suite ! À ce moment là, je me suis dit que le combo «course à pied» / «visite», ça pourrait plaire ! Puis le Covid est arrivé, alors j’ai patienté, et finalement on a pu lancer les premiers parcours en septembre 2023 !